On m’a dit
On m’a dit : “L’Afrique, soit tu aimes, soit tu n’aimes pas.”
Contrairement à ce que nous aurions tendance à penser, les Bamakois ne se considèrent pas tous comme “pauvres“, car leur richesse se trouve dans leur générosité et leur joie de vivre. Nous pouvons bien sûr parler du trop grand nombre d’enfants dans la rue, vendant des cartes téléphoniques ou fruits/légumes, mendiants avec une personne aveugle, etc, et vous auriez alors raison de souligner que ces gens ont besoin d’une aide financière…
Cependant, vous devez penser un instant comme ces gens là. Comment on faisait avant ? Sans tous ces gadgets qui suivent notre quotidien ? Et c’est à ce moment que, pour ma part, j’ai compris quelles étaient les véritables différences entre notre pays et le leur.
Prenons un exemple, qui sera plus éloquent que des arguments. Une discussion très brève avec un Bamakois se déroule généralement de cette façon :
Le Bamakois : Salut, ça va bien ?
Le Français paumé : Salut, ça va… et toi ?
Le Bamakois : ça va, ça va…
Vous me direz : “Ok, mais où tu veux en venir Benjamin ?“.
Et bien, cette nuance est très importante car ils engagent toujours le dialogue d’une manière chaleureuse. Que vous parliez avec une personne dans la rue, avec un commerçant, un garde du corps, ou même un hôtelier, le fond reste le même. Les hommes ont des rapports plus “humains“.
Je n’essaie pas de faire passer les français pour “des coincés”. C’est juste que je n’ai pas l’habitude d’entendre une personne inconnue me demander si je vais bien, même si nous pourrions pousser la question en se demandant s’il s’intéresse vraiment à nous…!
Je ne dis pas non plus qu’ils sont tous généreux, mais ils ne sont pas tous égoïstes. Ils sont comme nous, avec une éducation qui pourra parfois vous surprendre. Ce que nous pourrions considérer comme du “laisser-aller“, se révèle souvent être un problème plus profond. Ils ne sont pas plongés dans un monde primitif et “sous-évolué”, la preuve même en plein milieu de rien vous pourrez boire tranquillement votre Coca et écouter votre MP3. Ils vivent juste sans besoins superflus.
C’était un plaisir de pouvoir apprendre la danse avec eux. N’ayant aucune connaissance particulière dans le domaine, j’ai trouvé les cours instructifs, drôles et imaginatifs. Échanger nos cultures entre nos deux pays fut très enrichissant.
Par contre, la culture européenne est déjà bien présente : les Sodas (Coca, Sprite, etc), les Alcools, les aliments vendus en supermarché et les voitures sont les mêmes que chez nous. On remarque tout de même un grand nombre de Mercedes, Renault et BMW.
Prétendre connaitre un pays en 10 jours serait prétentieux . Je reconnais ne pas avoir été avec les habitants les plus malheureux, les plus pauvres et les plus à plaindre. Mais il faut du temps pour bâtir un projet. La diaspora chinoise commence à se ressentir également, reste à voir si ce sera une bonne chose pour l’économie africaine…
Je crois avoir expliqué tout mes ressentis sur ce voyage au Mali, qui restera gravé dans ma mémoire à vie. Je remercie notre organisateur, Olivier Orsi, qui m’a ouvert la porte pour ce voyage et sans qui nous ne serions jamais rencontrés, mais également Elsa Ortega pour toutes ses préparations et son organisation, ainsi qu’Alain Asseum notre Bill Gates à nous, d’une gentillesse et qui encore aujourd’hui s’intéresse à mon état de santé !
Je remercie également la charité et l’élégance avec laquelle nous avons été reçu à Bamako des personnes suivantes:
- Mr & Mme Diakité (Merci encore pour m’avoir offert la couture de mes tissus), qui nous ont ouvert les portes de Wacom Informatique, invités à manger tous les midi sur-place et aussi organisés un concert en l’honneur de notre groupe à la fin du séjour.
- Abdalla, philanthrope qui a gentiment accepté de nous guider durant tout le voyage et de nous emmener au Musée National du Mali avec sa charmante jeune femme que je salue au passage
- Alasam, merci pour ta bienfaisance car je pouvais te demander tout ce que je voulais et que tu étais souvent la personne avec qui je parlais.
- Amadou, notre premier contact avec le Mali que nous avons rencontré en France et qui nous a permis de bien nous préparer pour ce beau voyage.
- La troupe des danseurs, car vous nous avez appris plus qu’une simple danse : une ouverture artistique plus prononcée.
J’ai forcement oublié de citer des personnes, et je leur demande de m’en excuser. Donnez moi votre faveur car j’écris cet article avec de la fièvre, un mal de ventre, le nez bouché, la gorge en feu, et quelques détails encore moins ragoûtants!
Comme je n’ai pas pu faire des Au Revoir dignes de vos accueils, j’espère que ces quelques mots vous rassurerons. Au revoir à tous les étudiants, à qui je souhaite une réussite dans leurs études supérieures, une bonne santé et que vous gardiez votre joie de vivre. Pourquoi ne viendrez-vous pas en France ?
Alors, le Mali ? J’aime.
Je laisse mon mail pour ceux que veulent me contacter pour n’importe quelle raison : ben.r.colombo@wanadoo.fr